29 mars 2011

Never let me go. Mark Romanek.


Warning : risque de crise existentielle en sortant de la salle, mais prenez ce risque. Il en vaut vraiment le coup alors que les critiques l'annonçaient décevant. Comme quoi vaut-il mieux se faire un idée soi-même, mais voici ce que je peux dire pour vous donner envie d'aller y jeter un oeil, ou deux.

Tout d'abord et c'est mon avis, la bande annonce ne délivre pas tout le film comme c'est souvent le cas, de bonnes scènes sont encore à découvrir, si si !
Mais surtout, l'intrigue est haletante tout du long. Et même en se doutant vaguement de quoi il s'agit (eh le gars c'est écrit sur le logo du camion) ce n'est quelque part qu'un décor. Il me semble que la réflexion est toute autre, sur le temps qui nous rentre chacun à passer entre la vie et la mort et de connaître à l'avance ou non son dessein, ou prévoir la mort elle-même. Enfin c'est ce à quoi j'ai pu réfléchir après avec ma petite tête. (Je vous avais prévenu pour la crise existentielle, non je vous rassure!).
On pourrait aussi y trouver une réflexion sur l'art en tant qu'expression de soi, ce que nous avons à l'intérieur et qui ne ment pas. Et j'ai de mon côté tiré une leçon d'optimiste, mais en fait je le savais déjà, ce film m'a beaucoup parlé, c'est sans doute pourquoi il m'a tant plu, l'amour est infini (vive la phrase kitch) et n'est pas unique. Bref je n'en dis pas plus.

A travers l'épopée des trois personnages (Kathy, Ruth et Tommy) incarnés par ailleurs par de très bons acteurs (j'en regarderais presque Pirates des Caraïbes) apparaissant dans leur beauté simple, la trame nous interroge sur ce qu'est être humain et la manière plus ou moins différente que l'on a tous d'exprimer nos émotions. Les personnages sont extra-ordinaires, au premier sens du terme, mais ne sont après tout que des hommes.

J'en ai fini avec mes petites réflexions pour louer à présent l'esthétique : l'image, les décors (surtout le bateau échoué sur la plage), l'atmosphère mélancolique, la "couleur" qui n'est pas vraiment présente, cette retenue des personnages. Le scénario nous offre de belles répliques somme toutes pas si recherchées que ça.

Le film au final va à l'essentiel, Nous nous trouvons à chaque moment dans l'attente de comprendre, de savoir quel est le destin tout tracé des personnages qui le découvrent en même temps que nous, dans un certain inconnu tout en sachant que l'issue est défà précisée, qu'ils n'y échapperont en aucun cas. Avec toutefois un espoir, je ne vous en dis pas +, c'est un moment clef. J'ai adoré la façon de maîtriser cette attente, ce dévoilement, des doutes mais aucune certitude.

L'originalité n'est pas non plus folle, mais l'intrigue est différemment menée et avec brio. J'étais en haleine jusqu'à la fin, le souffle littéralement coupé. Et il y a ce pathos récurent, ce qui me faisait un peu peur au début mais qui pareillement est maintenu, ce n'est pas tragique, plutôt fragile, c'est ce qui me plait. Et pourtant plus le temps passe, plus la gorge se serre. Mais je n'ai pas pleuré !

Voilà je n'ai pas envie d'en dire plus, ni de vous écrire le synopsis, car il y aurait trop de mystère et comme je le pense, ce n'est qu'une mise en scène.
J'espère vous avoir donné un peu envie d'aller goûter au moelleux des fauteuils, sinon allez-y quand même, ne serait-ce que pour me contredire par la suite.
Et puis une dernière chose, sans vous délivrer ce à quoi ses réfère le titre, si vous réussissez à l'ouïr quelque part faites moi signe s'il vous plait.
Au passage, comme j'ai omis (oui, j'omets), de le dire : la bande son elle aussi vaut le détour.

Et j'ai aussi hâte, après le témoignage de guerre obligatoire, de pouvoir lire le roman de Kazuro Ishiguro duquel se trouve l'origine de ce que vous verrez à l'écran, je l'espère.

9 mars 2011

Les femmes du sixième étage - Philippe Le Guay.



C'était dimanche après-midi, qu'est-ce qu'il y a au ciné? le film sur Justin Bieber... non on s'en passera, le CGR de Narbonne ne laisse pas toujours beaucoup de choix et puis au milieu de la liste : les femmes du sixième étage que j'avais déjà entraperçu dans le programme du Diago. Maman ça te dit? Oui j'aime beaucoup Luccini, moi aussi, Manon aussi, allez hop. Et bien nous avons fort bien fait! C'est la petite comédie qui passe bien, qui se regarde gentiment au fond du fauteuil avec les mamies de sortie qui font des commentaires à tout bout de champ derrière nous ^^.

Nous suivons donc la petite aventure de M. Jourdain. Je ne saurais dire si le choix de ce nom tend à nous faire penser au célèbre bourgeois gentilhomme version moderne (et non pas contemporaine puisqu'années gaullistes), mais en tous cas le détail m'a traversé directement l'esprit. Sauf que cette fois, le bourgeois est bien + ouvert à la classe en dessous !

Allez je vous situe un peu, M. Jourdain et sa femme mènent une coquette vie dans un immeuble haussmanien donc à Paris, lui travaille dans la bourse (pour faire court), elle a une vie mondaine bien remplie et ne s'entend plus avec leur bonne, là depuis très longtemps de la famille, aigrie depuis que la mère du protagoniste est décédée. Ils en viennent à la renvoyer et Madame Jourdain (Sandrine Kiberlain) doit alors trouver une nouvelle bonne. "Les bretonnes c'est révolu, maintenant c'est les espagnoles" lui conseillent ses copines. Elle part donc à une église dans Paris ou elle pourrait choisir l'espagnole qu'elle voudrait à son service.

Parallèlement, dans le même immeuble, au dit sixième étage vivent 5-6 espagnoles qui s'occupent des ménages dans les appartements au-dessous d'elles. L'une d'elle, Conception, (ah oui les prénoms ne laissent aucun doute sur leur nationalité) reçoit sa nièce Maria tout droit venue d'Espagne pour travailler en France. Et évidemment ils nous ont choisi une fille vraiment trop belle pour jouer Maria, et comme le hasard fait bien les choses, au lendemain de son arrivée, à l'église, madame Jourdain la voit et la choisit d'un simple regard. Allez comprendre... je pensais qu'elle serait recommandée par sa tante ou quelque chose dans cet esprit là, et pensant aussi que vu la beauté de la fille elle aurait un peu peur de la fidélité de son mari et pris une un peu moins mignone mais non ! Je dois être trop paranno ^^.

Bref première journée harassante de boulot, la nouvelle bonne fait appel à ses copines pour l'aider à remettre l'appartement en ordre puisque rien n'a été fait depuis que l'autre bonne a été renvoyée ou plutôt non a démissionné (nuance)! "Chérie je n'ai plus aucune chemise - eh bien mets un pullover". En rentrant, la maîtresse de maison trouve l'appartement nickel et adopte en un rien de temps sa nouvelle bonne qu'elle appelle "ma petite Maria". Je pense aux profs de littérature au lycée qui pourraient dire que l'adjectif "petite" montrerait la supériorité de la patronne sur l'employée ainsi que ce ton de familier tandis que l'autre doit tenir des expressions précises poliment et sans trop s'étendre. "aurevoir Monsieur - Non il vous faut dire A ce soir Monsieur - si vous voulez - non ce n'est pas que je le veuille ce sont les choses qui se font" (oui je retranscris à peu de choses près!).

Pour tout ce qui bienséance dans le cadre de leur classe supérieure, on sent bien que ce ne sont que traditions, Jourdain lui-même ne semble pas tellement en convenir. ET c'est ainsi que petit à petit le patron à l'apparence un peu rigide au premier abord, même si c'est difficile à concevoir avec la tête de Luccini qui n'est tellement pas sérieuse, va retomber dans une certaine simplicité, à l'égard de sa femme, de sa bonne et ses amies du sixième étage en venant à leur service à trois reprises. Sa femme est stupéfaite, lui qui d'habitude ne pense jamais aux autres, et pourtant il arrive à décrire la journée de cette dernière précisément alors qu'ils n'étaient pas ensemble. On sent bien qu'il nous cache des choses. Ce personnage m'a beaucoup plu.

Le film est bien fait, court, le temps passe agréablement grâce à beaucoup de touches d'humour et l'évolution du caractère du personnage qui a des répercussions sur sa relation avec sa femme. Et c'est automatiquement lié à ce qui n'est pas dit mais amplement suggéré dans différentes scènes, l'amour grandissant du patron pour sa bonne. Selon moi un classique et pour le coup je suis bien déçue.

Je vous laisse découvrir la fin par vous-même mais c'est ce qui m'a un peu déçue, trop facile, je m'attendais plutôt à ce qu'il recommence une vie simple avec sa femme, dans une atmosphère plus détendue et bénéfique à tous les deux après leur dispute et leur "break". Réapprendre à vivre aux côtés des espagnoles si simples, pleine de vie et libres dans leur condition pourtant inférieure. Mais il n'en est pas ainsi, et ce n'est qu'une opinion personnelle mais je trouve ça dommage. C'est le petit défaut du film, le cliché, même dans la personnalité des espagnoles, même si évidemment elles sont encore dans leurs traditions avec leur volonté un jour de retourner au village, bien qu'elles apprécient tout de même leur vie parisienne (leur travail exclu). Je pense que le réalisateur a trop mis l'accent sur la culture plutôt que sur leur mentalité différente de celle des français, ce qui m'a donné cette impression de surfait. Comme si Jourdain se trouvait une passion pour le chorizo et la paella alors que ce n'est pas tellement le sujet, si? Après tout le film est peut-être un cri d'amour à l'Espagne et je ne l'ai pas saisi. Je ne sais pas...

Pour faire bref, à part ces quelques détails trop faciles ou déjà-vu, la trame se suit bien, Luccini est parfait et ne manque pas de nous faire rire, Sandrine Kiberlain joue très justement aussi, et les espagnoles nous sont très attendrissantes. Le choix des acteurs est judicieux, leur visage est sans gravité et je les trouve assez sympas comme bourgeois, assez humains à la différence d'autres films ou ils semblent vraiment froids et orgueilleux. A part la réplique : "je dois vous dire ma petite Maria, je vous trouve très propre!". Pour finir je n'ai pas réellement vu de parti-pris artistique, le tout est filmé très simplement, nous ne sommes pas dans de l'esthétique.

Et un petit film comme ça, c'est comme une bonne digestion, on l'apprécie. (Okay comparaison bidon).

Rattrapages!



Petit résumé des trois derniers films que j'ai vus au cinéma.

Oui oui, je n'ai pas été sérieuse je sais... je vais faire rapidement, en essayant de me souvenir ce qui m'a marqué et que je pourrais commenter. J'écris chronologiquement, ce qui par hasard correspond à mon appréciation grandissante.

Hereafter - Clint Eastwood : Je l'attendais, le synopsis me rappelait Babel d'Alejandro Gonzales Inaritu, mais le résultat est terriblement décevant. Qu'est-ce qu'il nous a fait là? okay il s'est allié à Spielberg pour les effets spéciaux réussis surtout pour le tsunami au début. Mais mince ça avait l'air vraiment bien ! la question d'après la mort ça me parlait! et puis... bienvenue au summum du cliché ! J'ai trouvé les personnages creux, les scènes et situations sans aucune originalité, du déjà vu, mais vraiment ! Et, je ne suis pas une pro, mais je les ai tous trouvés mauvais acteurs. Zut Matt Damon, zut Cécile de France quoi ! Il nous a fait du pathos fantastique, même la vision imaginée de la mort était cliché. Les faits et gestes de chacun, les paroles, la fin surtout... vraiment vraiment décevant. Et très long, ce qui n'a pas aidé. J'évite les détails, vous ne m'en voudrez pas, et je ne m'en souviens plus vraiment.

Black Swan - Darren Aronofsky : Mon avis est quelque peu mitigé sur ce film. Il apparaissait prometteur, tout le monde a adoré. Personnellement, même en ayant passé un bon moment [mis à part les passages gores qui ont appuyé où ça faisait mal : ma phobie ongulaire] je ne crie pas au chef d'oeuvre ! Okay, je n'enlèverai pas le talent de Nathalie Portman, même si elle est sublime (ça aide), sachant qu'elle a pris des cours de danse et qu'elle ne serait pas doublée pour les passages du ballet, je dirais "aaaah oui quand même y'a du niveau"! Son caractère lunatique dans le film, tantôt très doux un peu gamin qui ne nous étonne pas puisque je trouve qu'elle a souvent ce genre de rôles tout en retenue, tantôt tout en violence et crise de nerf, est joué avec brio. Elle joue juste, on sait que c'est tout à fait fictif mais le ton sonne juste. Et, passé l'étonnement de le trouver ici, Vincent Cassel est dans un rôle qui lui va comme un gant, impressionnant, dur, très intimidant : pile poil ce qui lui va bien ! L'image est très belle, l'atmosphère est réussie, la tension est la même du début à la fin, avec quelques effets garantis qui nous font détourner les yeux, un rythme que j'ai trouvé rapide et s'accélérant à mesure que la paranoïa grandissante s'empare de la danseuse étoile vis à vis de sa concurente si troublante et surtout bien moins coincée ! Nathalie Portman tantôt ange blanc, tantôt ange noir, et la phrase qu'il ne faut pas louper de la bouche de Cassel chorégraphe : "Ton ennemie c'est toi-même". Par contre, la toute fin manque d'originalité selon moi, ainsi que toutes les chutes de tension. Et puis, il m'est difficile de définir le genre du film, pseudo-film d'horreur en fait parce que oui il y a une pointe de science-fiction ! Alors je ne sais pas trop, je suppose que je m'attendais à mieux ! Toutefois je rappelle que l'image est vraiment belle, et Natalie Portman est un *** de beau cygne et ça c'est rageant !

The king's speech : Pas encore le coup de coeur mais vraiment pas mal ! Un film historique sans en être un, ça m'a plu ! L'idée est originale, le film est bien fait, bien tourné, vraiment bien imaginé. J'ai adoré l'humour auquel on ne s'attend pas forcément de la part de leurs majestés le roi et la reine dans cette situation délicate. Ben oui un roi est censé être un bon orateur oui c'est sûr ! C'est mal parti pour le tout nouveau sacré Georges VI, et je suis ravie de voir l'acteur Colin Firth dans ce rôle alors que j'ai plutôt l'habitude de le voir dans des comédies qui se laissent agréablement regardées mais pas très sérieuses disons. Seuls bémols... je ne l'ai pas vu en VO... (non-merci Narbonne tu n'es pas si bonne) du coup les doublages sonnent toujours "un peu" moins bien c'est certain! Et la salle étant bondée je me suis retrouvée au premier rang ce qui avec les gros plans fait un peu mal à la tête il faut l'avouer. Mais au-delà de ça, le roi est vraiment attachant, tout penaud à supporter son handicap lingual. J'aime beaucoup la façon dont sa relation avec l'orthophoniste a été traitée, on sent une certaine complicité mais toute en retenue, ce n'est peut-être pas l'objectif du film après tout ! Et une amitié naissante due à une manière différente de la part de l'orthophoniste de s'adresser au roi puisqu'il lui est en un sens supérieur, il est le docteur, le roi est le patient et doit se laisser guider s'il veut réussir à parler. Bon, le problème c'est que je me suis endormie un peu avant le couronnement et je me suis réveillée pour le discours radiophonique final... il faudrait alors que je le revoie pour savoir ce que j'ai loupé ! Il me semble que le film n'était pas long, la lenteur du cérémonial royal n'a pas fait défaut et l'évolution de la relation qui se noue entre le roi et son docteur est bien gérée. La mise en scène était plutôt simple, peu de lieux, peu d'extérieurs pour la discrétion du souverain. Je pense que ç'aurait pu être l'objet d'une fiction, mais c'est un biopic et j'ai aimé cette façon de rendre apparence humaine dans le sens de l'humilité au roi.

20 janv. 2011

Away we go - Sam Mendes. [Movie]



Après-dîner, choix du film alors que papa regarde Grey's anatomy tout seul dans son lit (faut le faire!). Away we go : l'affiche me faisait penser à Juno que j'avais adoré, l'idée était tentante.

Burt et Verona, un jeune couple légèrement dans la précarité attendent leur bébé et nous entrainent dans un tendre road movie à la recherche du lieu idéal où fonder leur famille. Les parents du jeune homme près desquels ils s'étaient installés décident d'accomplir leur rêve d'aller vivre en Belgique, ils font alors le tour de leurs soeurs, frères cousins aux Etats-Unis.

Les chapîtres Phoenix, Tucson, ..., Montréal, Miami nous plongent à leur tour dans des univers familiaux très différents les uns des autres. Entre couples désabusés ou célibataires, écolos ridiculement anti-conformistes, fausses couches, divorces ... Construire son foyer ne semble pas de tout repos, les désillusions sont cruelles au sein du couple et vis à vis des enfants.
Mais ces sujets heureusement ne sont traités qu'en surface tandis que la douceur de nos héros, les petits moments de nostalgie, l'humour simple et prédominant du film nous laissent quelque chose d'agréable. Beaucoup de légèreté, beaucoup de sourires, des petites émotions toutes simples qui m'ont presque tiré la larme de l'oeil. [Mais bon, à ne pas s'y méprendre je suis une éternelle fontaîne, même "c'est quoi l'amour?" me fait cet effet là donc... No Comment!].

En fond sonore nous avons droit à de petites mélodies à la guitare sèche, simple, efficace, tout comme l'image. Pas d'effet stylistique particulier, de jolies couleurs, les acteurs sont beaux sans être absolument délicieux à regarder, ça fait du bien !

De jolies répliques, ou des plus drôles nous restent en tête après le générique : des promesses d'amoureux qui font des tas de projets, "il n'y a personne qui s'aiment autant que nous" oui! C'est mignon! Et sans être trop mielleux à mon goût. La fin quant à elle est plutôt basique, rien d'exceptionnel mais tient la route, je vous laisse découvrir de vous-mêmes bien sûr.

Enfin voilà, un bon petit moment à passer devant l'écran, de la simplicité, beaucoup de tendresse sans être trop cliché. A regarder gentiment avec un petit morceau de chocolat et sa petite maman c'est parfait !

19 janv. 2011

Coffee and cigarettes - Jim Jarmusch [Movie]


Le titre du film est complètement éponyme, les premières images nous le prouvent. Le café, la cigarette, régime malsain, héros en noir et blanc. Les courts-métrages s'enchainent, variés mais se recoupent les uns les autres autour d'une table et de thèmes récurrents. Médecine et musique, la théorie de Tulsan, les rapports familiaux cousins, cousines, jumeaux, entre célébrités et inconnus envieux. Des rendez-vous la plupart du temps plutôt gênés, parfois complètement loufoques, comme le tout premier avec Roberto Benigni, qui annonce d'ores et déjà la couleur (ou l'absence de couleurs).

Une flopée de personnalités se succèdent accompagnées ou non de collègues plus ou moins célèbres. Rien d'autre dans le champ que la table et les lieux de rencontre, seul le serveur peut lui aussi faire partie de l'intrigue, Bill Murray en est l'exemple flagrant. Mauvaises habitudes, petites manies sur l'art et la manière de siroter son café accompagné ou non de tabac, effet inquiétant.

Quant à la bande son : musique d'ambiance, elle est décorative voire actrice elle aussi pour "Champagne" avec Mahler qui résonne. J'ai trouvé l'atmosphère plus froide que sympathisante en général, mais ce froid fait sourire lui aussi, entre gaffes vexantes pour l'interlocuteur, ennui, et l'excuse récurrente "je dois y aller", pour donner libre cours à la conversation lorsque la tension est insoutenable.

Le film n'est pas de longue durée, les séquences semblent plus ou moins s'éterniser en fonction de l'ambiance, du débit de parole des personnages. Mais cette mosaïque incolore m'a ravie par le côté banal d'une pause café-cigarette pas très saine, et des situations qui ne nous sont pas inconnues au quotidien. Le générique s'est déroulé sans que je m'y attende, comme quoi lent n'est pas forcément barbant, et Louie Louie d'Iggy Pop (aux commandes du jukebox dans une séquence) nous sort du calme ambiant du film.

Bref, n'étant amatrice ni de caféine ni de tabac, c'est un réel plaisir pour les yeux, le spectateur participe à la pause, se repose. L'image est belle, les plans intéressants comme ceux au dessus de la table pour bien voir ce qui s'y trouve, entre paquets cartonnés, sucrettes et le noir intense au fond de la tasse.

Garçon? Encaissez-moi !
Bande annonce

18 janv. 2011

It's so good to touch your skin. [Let's burn again, Gush]

Petit projet photo qui me trotte dans la tête ces derniers temps.
J'ai toujours voulu faire du nu c'est pas nouveau, mais cette fois je compte m'intéresser aux plis de la peau. Oui dit comme ça, pas top. Mais en fait, j'adore tous ces plis, par exemple les plis du cou, entre les omoplates, même à l'intérieur du coude, le ventre, etc. Mon préféré, fétichiste du dos à vie, c'est en levant un bras, le pli de l'épaule, je trouve ça vraiment trop beau.
Donc voilà, je vais déjà déshabiller quelqu'un pour lui trouver tous les plis possibles, et les prendre en photo.
Maintenant je réfléchis... est-ce que je les prends d'assez loin pour voir à quelle partie du corps ils appartiennent ? ou de très près de façon à ce qu'ils se ressemblent tous ? ou les deux ?!
Idée qui combinerait les deux, faire des photos rapprochées, du détail, développer la photo sur papier, et reprendre une photo de plus loin avec la photo superposé au pli lui-même comme s'il n'était pas vraiment réel.
Je ne sais pas trop.... je verrai bien petit à petit. Tant qu'à y être je pensais aussi à un corps féminin et un corps masculin, et constituer des plis entre les deux êtres, dans leur étreinte, enrouler leurs deux corps et voir ce que ça donne.
S'il y a des volontaires....

Forêt landaise


Deux inconnus, ou presque. Main dans la main. Petit matin, rayons ensoleillés, jaunissant au travers des longs pins. Hautes herbes, senteurs de mousse, corps étendus l'un auprès de l'autre. Les pins sont grands, fins, beaux. Tous les arbres sont beaux. Je veux sentir ton corps contre le mien. Frisson, au cœur de la forêt. Les rayons descendent le long de son dos. Arbres mouvants. Tendresse dans l'inconnu. Tu es si belle. Et tes yeux. Bouches... A demi-nue, l'écorce de sa peau. J'ai envie de toi. L'atmosphère doucereuse d'une matinée rosée. Pas de nuit, seul l'embranchement des mains, des épaules, des hanches. La respiration légèrement saccadée, ou le souffle coupé et leurs lèvres brillent. Leurs mains brûlent et s'attardent sur leur jeunesse. Brindilles. Frémissement de la brise parmi les pins. Son regard appuyé, incompréhensible. Ses mains dans ses cheveux, pour découvrir son visage. Montre-moi tes yeux. Enracinés. Donne-moi ta main. Le lierre entoure le tronc de chair, son souffle caresse son épaule. Puis, les arbres se rhabillent pour l'été, adieu.